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Recommerce : Pionnier de la seconde vie mobile !


Nous avons eu le plaisir d’avoir pu (virtuellement) rencontrer et interviewer le cofondateur et secrétaire général de Recommerce, Benoît Varin, qui à travers cet entretien nous a éclairé en profondeur sur son entreprise, sur sa vision de l’entrepreneuriat mais aussi sur l’importance de lutter contre le gaspillage à travers le concept d’économie circulaire.


Mais d’abord, Recommerce qu’est-ce que c’est ?

Recommerce est aujourd’hui un des leaders du reconditionnement de smartphones et d’appareils électroniques. L’entreprise s’occupe dans un premier temps de la reprise des appareils. Pour ça ils aident notamment des opérateurs comme SFR, Bouygues, Boulanger… à racheter les produits usagers à leurs clients. Ensuite ils vont collecter les téléphones en boutique, ils les réparent, les reconditionnent, pour enfin pouvoir les revendre. En quelques chiffres Recommerce aujourd’hui c’est 104 collaborateurs avec emplois directs, 250 emplois indirects (techniciens, réparateurs, logisticien), un CA de 75 millions d’euros, mais aussi 3,3 millions de téléphones portables reconditionnés avec une équivalence en matières premières non ponctionnées sur la Planète de 232 000 Tonnes et 99 000 Tonnes de C02 économisées.


D’où vient l’idée de ce projet ?


Recommerce ne sort pas du néant. Ayant gagné un concours de création d’entreprise pendant ses études à l’institut Mines Télécom Management, Benoît avait déjà une vocation forte pour l’entreprenariat. En 2001, il fonde d’abord Equiterre une association de commerce équitable. Cette première expérience dans la consommation responsable et digitale lui ayant vraiment plu, il monte son cabinet de conseil et travaille ensuite pour Emmaüs. C’est à cette période qu’il a l’idée du rachat de téléphone portable avec reconditionnement et revente. Après quelques divergences avec Emmaüs, il fait cavalier seul en 2008 et relance son cabinet de conseil. Et c’est finalement en 2009 qu’il constitue enfin l’équipe pour le lancement de Recommerce.


Quelles ont été les difficultés rencontrées dans le lancement de Recommerce ?


Benoît nous évoque 3 principales difficultés qu’il a pu rencontrer. Tout d’abord il a fallu trouver les personnes avec qui s’associer, des personnes avec des compétences complémentaires, fiables, avec les mêmes valeurs que lui. Constituer une équipe qui s’entend bien et qui partagent les mêmes objectifs était primordiale. Ensuite il y a eu une difficulté financière, il fallait avoir une capacité financière assez importante pour tenir sur la longueur, payer les salariés, investir. Heureusement Recommerce a pu compter sur 4 levées de fond, plus une aide de l’incubateur innovation de Bouygues Télécom qui leur ont fait confiance au tout début du projet. Enfin la dernière difficulté concerne plus la vie quotidienne de l’entreprise, avec notamment le management des personnes, le fait de trouver la motivation au quotidien, d’instaurer les règles de travail.


Faut-il certaines qualités précises pour devenir entrepreneur ?

A cette question, Benoît nous répond sans hésiter qu’à part la détermination qui reste un facteur clé, il n’y a pas de schéma classique pour être entrepreneur. Pour lui l’entreprenariat est la volonté de vouloir résoudre un problème, un sujet qui nous tient à cœur. La détermination reste essentielle pour garder la motivation malgré les difficultés, comme le manque de soutien du projet par son entourage : Benoît nous explique que certains de ses amis ou membres de sa famille étaient plutôt contre son projet d’entreprendre au départ. En revanche s’il n’y a pas de schéma prédéfini certaines qualités comme savoir s’adapter, être bon au niveau relationnel, être pédagogue, peuvent être un gros avantage en tant qu’entrepreneur.


Et en quoi est-il challengeant d’entreprendre dans le domaine de la gestion des déchets plus précisément ?


Siégeant à la CIFREP, Benoît est convaincu d’une chose, il nous faut passer d’une économie linéaire à une économie circulaire. Le problème aujourd’hui est qu’après avoir utilisé un produit on le jette, on le détruit, on l’enfouit… et la plupart du temps sans même chercher de solutions pour le trier, le réparer, le transformer. Toute cette énergie mise en œuvre pour détruire et reconstruire peut être mieux allouée pour réutiliser les produits, et permettre (comme on le voit bien à travers l’exemple Recommerce) de créer des emplois. Cependant comme nous le souligne Benoît, la mise en place de cette fameuse économie circulaire nécessitera sûrement un vraie Révolution (industrielle mais aussi financière, institutionnelle et réglementaire).

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